Offensive allemande, à coups de bonbons à l’acide.

Les bonbecs, quand ils veulent se faire acheter, ils se font tout sucre. Mais quand on les trouve en pub dans des journaux spécialisés ciblant la grande distribe, comme le magazine LSA où a été déniché cet encart, c’est moins hypocrite.

Haribo sort le bonbon qui défonce. Pour pervertir la jeunesse, son positionnement marketing vante le « dynamisme du segment acide » du dernier né « Délir’Pik, un succès délirant garanti ! » doué d’une « performance sur le segment des acides ». On croit avoir mal lu. C’est en vente libre ces bonbons, ou plus exactement ces substances ? Présumé dangereux psychotrope interlope, cette suçotterie est-elle vraiment capable d’altérer une ou plusieurs activités neuronales ? En nous inondant de LSD, la firme allemande menace notre belle nation. C’est atroce. Prévenez illico les ligues de vertu et le haut commissariat à la lutte contre la réalité déformée artificiellement. Que ce produit soit proprement interdit, dénoncé dans les écoles, pourchassé par la maréchaussée, pourfendu par la magistrature, saisi et pendu haut et court en place publique. Le délire de couleurs arc-en-ciel youpi évoque la vogue des acides des seventies : c’est germano déloyal d’halluciner la France, de pousser ainsi son rival à courser des éléphants roses, voire les dignitaires du PS volant à basse altitude sans se faire repérer par les radars. Chez Haribo, le petit bonhomme « Pik » hallucine grave : yeux explosés, langue pendante, air béat ahuri. Un piège pernicieux, à l’heure où nous devrions être tous unis pour relancer la croissance. Tout ça, pour la France, c’est pas bon. Encore moins bonbon.

Nicolas de La Casinière